Sur les astres sidérés
La course folle d’innombrables comètes
Aux sillages incertains
Se perd à l’infini
je soumets à vos lois implacables mon innocence nue
et mes rêves absents n'auront de cesse que dans la fuite du temps
douces envolées folles soumissions et caressantes peurs
je vous dois mes heures intenses
plénitude jubilatoire fière de leur frasques volées au néant
je vous promet des nuits absurdes et d'obsédantes lunes
pour les jours infini comme des nuits sans rêve
je vous rend mes espoirs anémiés et mes tourments désuets
visité par la folie sinistre d'un monde sans souffrance
je connais tous les cris du ventre de la terre
du paradis perdu à la vie retrouvée
Parler me fait des pirogues de bonheur
Fier de mes silences je respire les mots inertes
Danses de paroles sous la lumière éteinte
Farandoles de mots en sarabande espiègle
Dis à mes amoureuses apparitions de silencieusement partir
Au mariage des amants heureux que la parole a su séduire
Dis à ma raison irraisonnée d’attendre la nuit pour me maudire
Et d’arrêter les infernales Parques dont le dessein est de me voir souffrir
Dis aux fiers guerriers de la nuit
Que les matins portent la vie
Que la douleur n’a pas de prix
Que les anges fascinent mon sublime ennui
Et que le vent du sud souffle sur mes désirs enfouis
Dis encore aux pales sirènes
Que le pur avale l’impur
Que ma folie se rit de leurs sourires pervers
Et que la terre attend la paresse du temps
Silencieux anathèmes que la parole inonde
De sauvages questions et de pauvres raisons
Dites au malheur de s’évanouir avec ma peur
Quand la nuit maudite aura rangé ma destinée
Aux soupirs d’une musique assassinée
Je volerai la vie aux ailes magiques du bonheur
Le matin nu
Rêves perdus au fond de la tourmente
Chagrin mariant l’amertume et l’ivresse
Espoir offert à ma parole hurlante
Triste concert que me donne le vent
Jamais la nuit ne me fut plus fatale
Et le matin moins prompt au désespoir
Mon nom perdu dans les dédales
De la divine infinité
Portant ma narcissique misère
Aux nues de mon destin fatal
Se maudit d’être né du mal
Et d’oser vivre de la terre
Et de crier mon héritage
À la parole entière
Parole dominée par ma rage
Silence brisé par mes pleurs
Outrages endurés comme hommages
Courages mutilés par ma peur
Mythiques joies légitimes ivresses
Enfouies au paradis perdu
Fausses promesses
Paroles déchues
Tristes caresses
Prières émues
Antique prouesse
Fatale issue
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